All posts by Pascal Marion

Une matinée au MAC

Dans le cadre d’un atelier au Musée d’art contemporain de Montréal, il s’agissait de créer une œuvre en répondant à un thème précis et en utilisant des matériaux imposés.

La base est de la pâte à modeler autodurcissante sur laquelle il fallait mettre du sable et des fragments d’acrylique séchée pour obtenir un aspect métallique. À cela s’est ajoutée de la poudre de fusain et de craie.
Pendant le séchage (24 h), la plaque travaille pour prendre sa forme aléatoire définitive.
Les Bretons s’y reconnaîtront dans cette création !

Maroussia, un conte du XIXᵉ siècle sur l’indépendance de l’Ukraine

Deux rééditions de « Maroussia » de P.-J. Stahl, en Bibliothèque rouge et or et dans Les Romans du livre d’or, datées du XXe siècle.

Virginie Tellier, CY Cergy Paris Université

« Je vais vous raconter ce qui s’est passé il y a bien longtemps en Ukraine, dans un coin ignoré, mais frais et charmant, de cette contrée. » Ainsi s’ouvre le premier épisode de Maroussia de P.-J. Stahl, sous-titré D’après une légende russe de Markowowzog, roman-feuilleton publié dans le journal Le Temps à partir du 15 décembre 1875. Cette œuvre, rééditée de nombreuses fois, a connu un succès durable en France et prend aujourd’hui un relief particulier.

Stahl adopte la forme du conte, qui renvoie l’histoire à un passé lointain. Pourtant, quelques lignes plus loin, l’auteur situe assez précisément les faits qu’il rapporte, quand bien même il ne les date pas. L’histoire, dit-il, se déroule après la mort de Bogdan Khmelnitski (donc après 1657), dans une Ukraine soumise pour partie à la Russie, pour partie à la Pologne.

Continue reading

Cet été-là

Cet été-là, la ville s’était illuminée de nouveau. Pour nous, pas pour elle. Pourquoi ? Elle ne parvenait pas — ou ne désirait pas — à l’exprimer. Cela demeurait un mystère et nous restions perdus en conjectures. Elle avait peut-être peur de la beauté, de la clarté. Ce qui était sûr, c’est qu’elle traînait sa tristesse affligeante partout où elle se rendait. Une tristesse contrastant avec le bonheur ambiant enveloppé de couleurs chaudes qui nous faisaient oublier les rigueurs de l’hiver et les pluies printanières. Nous lui demandions inlassablement pourquoi elle ne partageait pas la bonne humeur de tout le monde. Elle répondait systématiquement par un haussement d’épaules. Cela en devenait désolant et nous avions l’impression que son moral allait avoir raison de la mélodie estivale qui ravissait les cœurs.

Continue reading

Pour un café…

J’ai sauté le pas après de longues hésitations ! En tant que non-professionnel, je ne vis pas de mes travaux qui sont chronophages et coûteux. 

Aussi, je sollicite votre soutien pour continuer à proposer des livres gratuits téléchargeables. Offrez ce que vous vous voulez : une tasse de café, un verre de champagne… ou un carré de sucre ! 

Un siècle de lettres capture les émotions de la vie dans une nouvelle ville, loin de chez soi

Dans Nine Letters, les mots comblent la distance entre amis, amants et famille, formant une douce méditation sur la vie loin de chez soi. L’œuvre poignante de la cinéaste brésilienne et suisse Cristina Müller comprend une série de lettres et de cartes allant des années 1930 à nos jours, chacune d’entre elles étant écrite par quelqu’un qui, comme Müller, se trouve ailleurs que chez lui. Chaque lettre étant racontée dans la langue originale de l’auteur, les histoires transportent les spectateurs à travers les époques et les lieux, tandis que les images offrent des vues contemplatives de la ville moderne de New York passant par les saisons. Des flocons de neige qui tombent aux nombreuses couleurs du ciel, des sorties au cinéma aux opinions politiques, le court métrage capture la sensation de vivre à la fois « ici et là-bas », comme le dit Müller. Dans son interprétation, cette sensation est à la fois particulière à New York et familière à tous ceux qui ont choisi de vivre dans une nouvelle ville, loin de tout ce qu’ils connaissaient auparavant.

Article original en anglais.

La Tulipe et le Coquelicot

Ce premier roman est un voyage culturel qui est la toile fond pour des relations amicales et amoureuses entre personnes d’origine différentes.

L’histoire débute à Montréal. Jila et Mael, deux immigrants, échangent sur leurs difficultés dans leur pays d’adoption et leur culture respective. Une amitié grandira au travers d’un lien épistolaire avant de se défaire de manière brutale.

Le vol d’un objet sacré appartenant à Jila l’obligera à renouer le contact avec son ancien ami. Ils vont apprendre à s’apprivoiser et à développer une relation de connivence, lors d’un périple inexplicable en Iran, pour essayer de le récupérer. Jila reviendra seule à Montréal où sa vie reprendra sous un jour nouveau. De son côté, Mael, grièvement blessé, sera dans l’impossibilité de rentrer. Comme pour son amie, son existence prendra un nouveau virage au sein d’une famille iranienne qui le cache et le protège.

Voir et acheter le roman.

Il y a dix ans

 Il y a dix ans, après huit années de travail de recherche, je publiais à mes frais le « Dictionnaire étymologique du créole réunionnais. Mots d’origine asiatique ». Si l’aventure intellectuelle a été passionnante, enrichissante, on ne peut pas en dire autant de l’accueil accordé à cet ouvrage qui apporte pourtant un éclairage nouveau sur le créole en offrant des réponses à des étymologies restées jusqu’alors non résolues ou fausses.

Il faut dire que la secte universitaire française, et plus particulièrement réunionnaise, ne s’est pas privée pour dénigrer et boycotter le dictionnaire. Jusqu’à ce jour, je n’avais pas souhaité me salir en les nommant. Mais des années se sont écoulées et il me semble que le moment est venu de dénoncer les agissements de certaines « sommités » qui souffrent manifestement d’un manque de modestie et, paradoxalement, d’un complexe d’infériorité à la lecture du manuscrit. « Les spécialistes ne pardonnent jamais aux amateurs d’avoir découvert ce qu’ils n’ont pu trouver eux-mêmes », disait John Steinbeck !

Continue reading